Finances – L’art de l’équilibre

Publié le18 novembre 2025 » 142 Views»

En France, le mot budget est sur toutes les lèvres. A Vernon, la ville s’apprête à voter le sien pour l’année 2026. La municipalité entend garder son cap : une gestion saine des finances, mêlant épargne et investissement.

Pandémie, guerre en Ukraine, explosion des coûts de l’énergie, inflation… Vernon subit les conséquences des grandes crises secouant le monde. Pourtant, si l’esquif tangue dans la tempête, il ne coule pas. Sur le plan budgétaire, la municipalité a dû consentir à d’importants efforts rendus possible grâce à une gestion rigoureuse des comptes. Celle-ci s’articule autour de trois indicateurs majeurs au premier rang desquels se trouve le pilotage de la dette. Débarrassé des emprunts toxiques contractés il y a plus de dix ans, l’endettement de la ville représente aujourd’hui 41,5 millions d’euros. A Vernon, la dette constitue, avant tout, un outil dont la maîtrise permet d’investir dans le cadre de vie et l’attractivité de la commune. Loin d’être un dérapage, celle-ci agit plutôt comme une sorte de levier. En 2014, l’endettement représentait 36,4 millions d’euros. Grâce aux efforts de gestion, celui-ci chutait de 19% pour atteindre les 29 millions en 2020. Cette situation financière a permis de lancer une politique de grands chantiers et d’investissements structurels à l’image des travaux Cœur de Ville, débutés en 2021. Pour réaliser ces ambitieux plans de requalification urbaine, la municipalité a graduellement piloté son réendettement pendant quatre ans afin de réunir les 72 millions d’euros nécessaires. Ces missions remplies, l’heure est désormais au désendettement avec l’objectif de passer sous la barre des 40 millions d’ici 2026. « Avec une capacité d’autofinancement brute supérieure à 15% et un niveau d’endettement soutenable, la situation financière de la commune paraît satisfaisante », soulignait la chambre régionale des comptes lors de son audit de 2023.

Sobriété dans le fonctionnement des services municipaux

Autre indicateur majeur des finances vernonnaises, la stabilité fiscale. Cette règle a permis à la municipalité de ne pas augmenter la part locale de la taxe foncière en 12 ans. Ainsi, la moyenne d’imposition est de 627€ par Vernonnais contre 777€ à l’échelle nationale. A contrario, la municipalité réinvestit 626€ par habitant dans les grands projets structurants. Dernier point, Vernon maîtrise ses dépenses de personnel. Celles-ci ne représentent que 47% de son fonctionnement alors que la moyenne nationale se situe à 60%. Une sobriété qui participe à l’efficacité d’une gestion financière saine et stable.

JG3 questions à

Jérôme Grenier – 1er maire-adjoint en charge des ressources et du développement urbain

Gérer les finances d’une ville, est-ce si différent de gérer les finances de son propre foyer ?

Dans l’esprit, ce n’est pas si différent. Chacun d’entre nous gère ses comptes en faisant attention à ses dépenses en fonction de ce qu’il gagne et tente, chaque mois, de mettre un peu de côté. Finalement, c’est la même logique quand on gère les comptes d’une ville. C’est ce qu’on appelle, pardonnez-moi l’expression un peu datée, une gestion « en bon père de famille ». A titre d’exemple, nous avons une partie des recettes gelées, à hauteur de 10%. Chaque année, cette somme est sanctuarisée afin d’abonder l’épargne de la ville.

Quelle sera la teneur du budget 2026 proposé au vote du conseil municipal le 5 décembre prochain ?

L’année à venir est particulière car elle sera marquée par une échéance électorale. Sur le plan budgétaire, elle correspond également à la fin d’un cycle d’investissement. En effet, la municipalité a achevé les grands projets entamés ces dernières années : travaux Cœur de Ville, Seine à Vélo, berges de Seine, parc naturel urbain etc. Le budget proposé au vote en décembre jouera donc la carte de la stabilité et de l’épargne. Nous augmentons cette dernière en passant de deux millions en 2025 à trois millions en 2026. Cela permet d’accélérer notre désendettement.

Quelles seront les priorités côté investissement ?

Nous prévoyons sept millions d’euros d’investissement pour l’année prochaine. Nos priorités sont le lancement des études concernant le plan écoles et la rénovation du Musée Blanche Hoschedé-Monet, le déploiement de la vidéo-protection et la sauvegarde du patrimoine historique dont la collégiale.

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