Disparu récemment, le designer milanais Andrea Branzi a marqué le 20e siècle. Ses œuvres dialoguent avec les collections du MDIG jusqu’au 2 novembre.
Ce mois-ci, le Centre Pompidou fermera ses portes pour plusieurs années de travaux. Or, depuis le 11 juillet, Giverny a l’honneur d’accueillir l’une des premières expositions hors-les-murs du célèbre musée d’art moderne. Ce partenariat inédit entre Beaubourg et le Musée des impressionnismes Giverny (MDIG) est placé sous le signe d’un monstre sacré du design : Andrea Branzi (1938-2023). « C’est une exposition très originale pour nous, la première que nous dédions au design », se réjouit le directeur du MDIG, Cyrille Sciama. Les amateurs de peinture ne seront, cependant, pas en reste puisque cet événement, baptisé « Les collections au jardin – Andrea Branzi, Le Règne des Vivants », prend la forme d’une double exposition. La première partie fait la part belle aux œuvres du MDIG. Sur les murs, Monet, Bonnard, une Grande Vallée de Joan Mitchell ou bien La Berge, immense toile immersive signée Maude Maris, jeune artiste contemporaine. La troisième salle est, quant à elle, entièrement dédiée à l’œuvre d’Andrea Branzi. « Branzi s’intéressait au rapport entre l’homme et son environnement naturel, en cela il était fasciné par Monet et l’impressionnisme », explique Marie-Ange Brayer, co-commissaire de l’exposition et cheffe du service design au Centre Pompidou, « le lien entre le sauvage et l’artificiel est au coeur de son travail. » En témoigne Bamboo Interior Wood, monumentale forêt de bambous peints. « Branzi pense le design de façon philosophique, presque sacrée, comme un retour à un état primitif où l’on communique avec l’architecture et les objets. » Des chaises Germinal aux lampes Foglia (« feuille ») en passant par un service à thé aux allures de banc de méduses, son œuvre synthétique est infusée par la nature. Ce dialogue entre l’intérieur et l’extérieur se poursuit, en toute logique, dans le jardin du musée. Fontana Albero, une fontaine-arbre, y a été installée de façon pérenne. Il s’agit de l’unique œuvre d’Andrea Branzi exposée dans un espace public.