La France tente de justifier son inaction climatique par la crainte liée à la montée de l’extrême-droite. Or ses reculs, loin de l’endiguer, la nourrissent. Alors qu’ONG et associations écologistes pressent le gouvernement de prendre des mesures concrètes, ce dernier prétexte la situation politique en Allemagne – où l’extrême-droite conteste les réformes environnementales – pour répondre à la crise agricole. Le Green Deal européen, pourtant ambitieux, est ainsi remis en question et édulcoré sous la pression des États membres. Cette stratégie délétère vise à endiguer la montée du populisme mais elle produit l’effet inverse en légitimant les discours climato-sceptiques. Cela se traduit par des simplifications et un affaiblissement des politiques environnementales liées à la transition écologique : sans même être au pouvoir, l’extrême-droite gagne déjà.

Une étude récente montre pourtant que le changement climatique est une préoccupation majeure pour de nombreux citoyens européens, et particulièrement en France. Le mépris et la désinvolture avec lesquels la majorité municipale traite la question, avec Pocket Parks, poumon vert et béton blanc, tout en méprisant les études scientifiques, est une version locale de la “droite” ligne de Sarkozy et son “ça commence à bien faire !” C’est surtout aller à rebours de l’opinion publique, majoritairement consciente de l’urgence climatique.