Il y a 50 ans, la prise de Phnom-Penh par les Khmers Rouges chassait le Dr Lor de son pays natal. Aujourd’hui, le médecin aide les enfants du Cambodge avec son association.
Comment êtes-vous devenu médecin ?
Je suis né en 1947 dans un petit village du Cambodge. Mes parents étaient des cultivateurs modestes et j’étais leur huitième enfant. La population était très pauvre et il n’y avait personne pour la soigner. J’ai eu la chance d’étudier. Mon rêve était de devenir architecte. Puis ma mère est décédée d’un infarctus, faute de soins. Sur son lit de mort, elle m’a fait promettre de devenir médecin. J’ai obtenu mon diplôme en 1973. Tous les weekends, je rentrais au village pour soigner les paysans.
Pour quelles raisons êtes-vous arrivé à Vernon ?
A cette époque, la guerre civile ravageait le Cambodge. Le 17 avril 1975, la guérilla communiste des Khmers Rouges s’est emparée de la capitale. Heureusement, j’étais parti en France depuis un mois. J’ai fait venir ma femme et mon fils par le dernier avion avant la fermeture totale du pays. Nous avons échappé de peu aux massacres. Après avoir été infirmier en maison de retraite, j’ai exercé à Epinay-sur-Seine. En 1990, je me suis installé à Vernon en tant que généraliste et acupuncteur. Ça fait 35 ans et j’ai même reculé ma retraite !
Pouvez-vous nous parler de SOS Cambodian Kids ?
A la chute de la dictature, j’ai découvert un Cambodge misérable. C’était un choc. Après plusieurs voyages humanitaires, j’ai créé l’association en 2014. Son but est d’apporter une aide médico-sociale et éducative sur place. Chaque été, nous embarquons pour une mission bénévole. Les personnes motivées sont invitées à nous rejoindre tant qu’elles peuvent s’acquitter du billet et des frais sur place. Il est également possible de nous soutenir par des dons de médicaments, de vêtements ou de matériel scolaire.