1940 La rue Saint-Jacques disparaît sous les décombres

Publié le24 octobre 2017 » 2438 Views»
Cette carte de 1936 présente bien l’ensemble de la rue Saint-Jacques, déjà très commerçante à l’époque.

Cette carte de 1936 présente bien l’ensemble de la rue Saint-Jacques, déjà très commerçante à l’époque.

La rue Saint-Jacques a eu plusieurs vies depuis le siècle dernier. Avant 1918, elle était déjà consacrée au commerce. Mais au lendemain de la seconde guerre mondiale, la rue est détruite et métamorphosée, il ne reste quasiment rien. Elle s’est donc reconstruite au fil du temps, pour devenir celle que nous connaissons aujourd’hui.

La rue Saint-Jacques a toujours été consacrée au commerce. Elle tient son nom de l’église Saint-Jacques-le-Mineur qui était autrefois bâtie à son extrémité. Cette église, ou plutôt cette chapelle, datait du début du XIIe siècle, époque où le saint, patron des pèlerins, était l’objet d’une grande vénération. La chapelle se trouvait à gauche de la place d’Armes et était entourée d’un petit cimetière, tandis que sur son flanc droit, elle était débordée par l’ancienne halle aux grains. Elle s’est vue fermée au culte en juin 1791 et détruite peu de temps après, dégageant ainsi l’espace de la place.
La rue Saint-Jacques était désignée au XIVe siècle « rue du marché où on vend le harand » (orthographe de l’époque) et sa partie basse s’appelait « rue aux herbes », puisque le marché au foin et aux fromages s’y tenait, jusque dans les années 1860.
À l’angle de la rue Sainte-Geneviève se trouvait le « Coin de la cage » où se dressait le pilori, un poteau situé sur une place publique, auquel on attachait un condamné pour l’exposer aux regards de la foule. Là, le samedi, les misérables étaient exposés aux insultes et aux jets d’objets divers, puis punis par la justice du Seigneur de Vernon. Ensuite, ils étaient traînés de carrefour en carrefour, toujours sous les injures de la foule, avant qu’ils ne subissent le fouet sur le parvis de la collégiale.

Une rue souvent animée

Depuis 14-18, la Fête Nationale a été le prétexte pour de grandes réjouissances patriotiques. Les commerces locaux faisaient preuve de goût et d’habilité pour décorer la ville.
La rue Saint-Jacques a été également animée au fil des ans par la Fête des fleurs. Chaque commerçant décorait sa façade et sa vitrine lui-même. À la fin de l’événement, la municipalité récompensait les plus ingénieux et originaux.

Détruite par la guerre

La rue Saint-Jacques a été entièrement détruite en juin 1940.
Au printemps 1941, la rue Saint-Jacques était un champ de ruines. Les pans de murs étaient noircis par l’incendie, les amas de décombres et les ferrailles tordues faisaient partie du paysage. Un vrai spectacle de désolation pour les Vernonnais…
Elle a été élargie et repensée lors de sa reconstruction selon un nouveau tracé, ce qui a fait disparaître la rue Gloriette qui reliait avant la guerre la place d’Armes à la rue Carnot.

Source : Vernon et sa région, 1890-1940, Cinquante ans de vie et d’histoire. Jocelyne et Serge Legendre et Lucien Le Moal.

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