Béa Johnson – Auteure-Conférencière

Publié le18 mai 2016 » 2374 Views»

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Madame zéro déchet

Béa Johnson, française installée à San Francisco, décide en 2008 de changer de mode de vie. Depuis, elle ne sort plus ses poubelles et a réduit de 40 % les dépenses de sa famille en ne produisant presque plus aucun déchet. L’auteure de « Zéro déchet, 100 astuces pour alléger sa vie » donne une conférence gratuite lundi 30 mai à Saint-Marcel. Elle parraine ainsi l’opération Foyers témoins de l’Agglo, qui donnera sa cérémonie de clôture à cette occasion.

Vernon Direct : Pourquoi avez-vous décidé de changer de mode de vie ?

Béa Johnson : J’ai déménagé aux États- Unis à 18 ans pour être au pair. Puis j’ai vécu quatre ans en Europe. Quand je suis retournée aux États-Unis avec mon mari, nous avons loué un appartement durant un an. Nous ne vivions qu’avec le nécessaire faute de place. Cela a été un déclic et un retour à la simplicité. Nous avons commencé à avoir plus de temps pour passer des moments en famille.

VD : En 2015, vos déchets tiennent dans un bocal d’un demi-litre, comment est-ce possible ?

BJ : Quand nous nous sommes mis au vrac, nous avons éliminé les sacs plastiques et les avons remplacés par les bocaux en verre. Nous avons peu d’habits. De façon générale, on utilise seulement 20% de notre garde-robe, nous avons fait du tri. Malgré tout je peux avoir 50 ensembles différents. Nous avons juste le nécessaire en informatique, nous n’avons pas de scanner. Et surtout, nous faisons réparer nos objets et vendons nos téléphones pour pièces détachables lorsqu’ils ne fonctionnent plus. Chaque objet est recyclé ou a une seconde vie.

VD : Ce mode de vie est-il contraignant au quotidien ?

BJ : Au début, ce mode de vie prend du temps car il faut trouver un système qui nous convienne. Une fois ce système trouvé, il n’y a pas du tout de contrainte. On en tire que des bénéfices. L’erreur, c’est d’essayer de trouver des produits dont on a l’habitude. Ce mode de vie permet de découvrir des nouveaux produits, dont la qualité est bien meilleure. Par exemple, mes deux enfants ne boivent plus que du jus d’orange frais pressé à la machine.

VD : Vous avez récemment lancé une application « Bulk », quel est son concept ?

BJ : Bulk est une application participative qui recense les magasins de vrac dans le monde. Mon livre a créé une demande pour le vrac, qui va d’ailleurs au-delà de la nourriture : les produits d’entretien et d’hygiène sont concernés.

VD : Votre expérience peut-elle être vécue dans toutes les villes du monde ?

BJ : Quand je voyage, je continue d’appliquer ce mode de vie zéro déchet. Je l’ai d’ailleurs testé en France. Il est plus facile à appliquer qu’aux États-Unis où l’on trouve notamment de la viande et du poisson sous-vide. En France, les marchés sont riches en produits et le vrac se développe énormément.

VD : Comment une collectivité peut accompagner ses habitants vers un mode de vie zéro déchets ?

BJ : Les collectivités peuvent encourager les magasins de vrac à s’installer et mettre en place un compostage collectif. En plus des poubelles de recyclage, il faudrait bannir les sacs plastiques, même dans les petits commerces. Dans certaines universités aux États-Unis, tout le recyclable est centralisé, chaussures, films plastiques… c’est pratique !

VD : Quelle est votre devise en matière de déchets ?

BJ : Dans l’ordre, ma devise est de : refuser, réduire, réutiliser, recycler et composter. Moins on consomme et moins on recyclera. Il faut remplacer le jetable par le réutilisable. Je ne suis pas là pour dire aux gens ce qu’ils doivent faire mais pour leur montrer qu’on peut avoir une vie plus saine et économe grâce à ce mode de vie.

Lundi 30 mai, à 20h au centre culturel Guy Gambu à Saint-Marcel. Entrée gratuite (réservation conseillée au 02 32 64 34 64) www.cape27.fr

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