Les satellites à nouveau sur orbite au plateau de l’Espace

Publié le1 décembre 2016 » 5264 Views»
Désormais, le groupe fabrique des propulseurs électriques fonctionnant à l'énergie solaire, plus performants que les propulseurs chimiques.

Désormais, le groupe fabrique des propulseurs électriques fonctionnant à l’énergie solaire, plus performants que les propulseurs chimiques.

En 1971, la Société Européenne de Propulsion, qui deviendra Snecma (Société nationale d’étude et de construction de moteurs d’avion), a repris les activités de propulsion-fusées du Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA) avant de déménager. Implantée à nouveau sur le Plateau de l’Espace, elle est devenue Safran Aicraft Engines au printemps. Olivier Ferrandon, responsable à la Direction de l’entreprise, explique ce projet qui prend de l’ampleur.

Vernon Direct : Pouvez-vous nous présenter Safran Aircraft Engines ?

Olivier Ferrandon : C’est le nom qu’a pris Snecma en mai dernier. Si l’essentiel de l’activité de Safran Aircraft Engines est la réalisation de moteurs d’avion, l’établissement de Vernon est spécialisé dans la propulsion électrique pour satellite.

VD : En quoi consiste la propulsion électrique ?

OF : Nos propulseurs sont installés à bord des satellites. Ils servent à effectuer la mise à poste nale, après que le lanceur a déposé le satellite dans l’espace. Ils permettent aussi de maintenir le satellite sur son orbite durant toute sa durée de vie grâce à des corrections précises effectuées tous les jours. Ce sont des propulseurs qui utilisent l’énergie solaire captée par des panneaux pour éjecter à haute vitesse du xénon, un gaz. Ils offrent une meilleure performance que les propulseurs chimiques traditionnels… Cela permet soit de réduire le coût de lancement du satellite, soit d’emmener plus de charge utile (canaux de télévision, débit internet…) à bord.

VD : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous installer sur le Plateau de l’Espace ?

OF : Le Plateau de l’Espace s’est présenté tout naturellement. Historiquement, ce site est unique. La propulsion pour satellite a commencé ici avec Snecma. On continue donc l’aventure dans les anciens locaux. Plus prosaïquement, nos besoins étaient d’avoir une installation avec une partie industrielle, comprenant un atelier, une salle blanche qui serve au montage et à l’assemblage de nos propulseurs et une partie bureau. Pour l’instant on a des bureaux de près de 1 600 m2 pour les salariés, soit environ 70 personnes. À terme, nous occuperons un futur bâtiment de plus de 2 300 m2 pour les machines. Les travaux sont en cours pour créer cette partie industrielle, qui devrait être opérationnelle d’ici 2017.

VD : Quelles sont vos perspectives ?

OF : C’est un marché qui est en train d’éclore et de se développer rapidement depuis deux ans. Les premières applications sont certes anciennes : nous avons des moteurs en orbite actuellement mais ils occupaient jusqu’ici une faible fraction du marché. Or on se trouve actuellement à un tournant. De plus en plus, le marché des satellites de télécommunication va remplacer son ancienne technologie chimique par des moteurs tout électrique. On imagine ainsi qu’à l’horizon 2020, plus de la moitié du marché sera passée au tout électrique. L’industrie se situe au moment de l’augmentation significative du nombre de satellites commandés chaque année. Pour notre part, nous sommes en train de développer un moteur parfaitement adapté à ce nouveau marché. On prévoit d’atteindre une production d’une trentaine de propulseurs par an d’ici quatre ans. Les premières commandes, en France et à l’export, sont signées.

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