Christian Zeimert |Peintre calembourgeois

Publié le26 novembre 2019 » 3846 Views»
Toutes mes toiles partent d’un jeu de mots

Toutes mes toiles partent d’un jeu de mots

Discret, le peintre Christian Zeimert est installé à Vernonnet depuis plusieurs dizaines d’années. Le Musée de Vernon lui consacre une grande rétrospective du 7 décembre 2019 au 2 février 2020. L’occasion de découvrir une œuvre imprégnée de l’esprit rebelle des années 60 et 70.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours d’artiste ?

Je suis né à Paris et j’ai fait mes classes à l’école Boulle, de 1951 à 1955, où j’ai appris la décoration. Voulant devenir peintre, j’ai intégré les Arts Décoratifs et je suis devenu l’élève de Marcel Gromaire. J’ai ensuite vécu de petits boulots et j’ai rencontré ma femme, dont la famille était originaire de Vernon. En 1962, j’ai cofondé le groupe Panique avec, entre autres, Alejandro Jodorowsky, Roland Topor et Fernando Arrabal. Ce mouvement était volontairement provocateur. Pendant Mai 68, j’ai participé à l’occupation des Beaux-Arts où nous produisions des affiches. A partir de ces années-là j’ai pu vivre de la peinture et j’ai été reconnu par la critique, recevant notamment le prix de l’Humour noir en 1979.

Qu’est-ce qui caractérise votre œuvre ?

Je me suis baptisé « peintre calembourgeois » car toutes mes toiles partent d’un jeu de mots. Je peins quand le calembour fait image, toujours à l’huile parce que j’aime l’odeur de la térébenthine. Je ne fais pas de dessin préalable, je peins directement sur la toile que je redécoupe après, comme faisait Bonnard. Je commence par un fond foncé puis je monte au clair en tapotant avec ma brosse, ce qui donne un côté minéral. Par exemple, une de mes toiles est exposée à Beaubourg et s’appelle Le Monuments aux Ivres-Morts, on y voit Marianne qui tient une bouteille et, dans ses bras, un soldat saoul. L’antimilitarisme, l’utopie libertaire et la lutte contre les injustices sont au cœur du message que transmettent mes tableaux.

En quoi consistera l’exposition au Musée ?

Il s’agit d’une rétrospective présentant une vingtaine de toiles qui datent de 1965 à aujourd’hui. On y verra, notamment, un très grand format représentant un mur un peu pourri et baptisé L’Age Mûr. Il y aura également Le Dormeur du Val, avec son soldat mort façon Meccano. En janvier je participerai à la signature d’un livre consacré à ma peinture. J’espère que l’exposition permettra de me faire connaître du public vernonnais.

Exposition « Zeimert Veille »
7 décembre 2019
â 2 février 2020
Musée de Vernon
12 rue du Pont

Vernissage : 6 décembre – 18h

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