Les sapeurs-pompiers vernonnais

Publié le25 janvier 2017 » 3821 Views»

La naissance d’un véritable corps

Installés depuis 1979 au 36 boulevard Georges-Azémia à Vernon, le QG des sapeurs-pompiers de Vernon
était auparavant basé rue des Écuries-des-Gardes. Retour sur l’histoire des soldats du feu vernonnais.

Si cette pompe à incendie peut aujourd'hui nous sembler caduque, elle faisait la gloire  des sapeurs-pompiers vernonnais, dont le centre devient dans les années 1960 l'un  des mieux équipés du département.

Si cette pompe à incendie peut aujourd’hui nous sembler caduque, elle faisait la gloire des sapeurs-pompiers vernonnais, dont le centre devient dans les années 1960 l’un des mieux équipés du département.

C’est en 1789 que le duc de Penthièvre offre à Vernon sa première pompe à incendie ainsi qu’une centaine de seaux à incendie en osier. La 1ère compagnie de pompiers n’est créée que 11 ans plus tard par le maire, Louis Casimir Brown, au sein de la Garde nationale. Il s’agit alors du premier véritable service incendie de Vernon. Durant l’époque médiévale, les habitants se relayaient dans la ville pour former une interminable chaine de sceaux d’eau. En 1835, un projet de construction d’un bâtiment destiné à abriter le matériel est voté au conseil municipal. Construit deux ans plus tard, il est situé entre la place d’Armes et le Cours de la Gabelle (avenue Gambetta). En 1843, un second chariot à deux roues ainsi que 230 paniers en toile et en osier viennent renforcer le matériel des sapeurs-pompiers. C’est aussi l’arrivée de la première échelle, des haches et des cordages. Le conseil municipal vote en 1896 l’achat d’une pompe aspirante et foulante. Le matériel est alors régulièrement modernisé, ainsi, vingt ans plus tard, les soldats testent en bord de Seine le nouveau véhicule de lutte contre l’incendie. Dès 1932, le 18 est réservé aux soldats du feu. La mythique grande échelle fait son arrivée le 16 mai 1960. Classé centre de secours principal le 30 avril 1966, Vernon est l’un un centres les mieux équipés du département. Sixième CSP de l’Eure, il participe à des interventions sur l’ensemble de son territoire. Dans le cadre d’un vaste programme de modernisation, il reçoit de nouveaux véhicules dès 1977.

Un nouvel arsenal

Vétuste et inadapté au besoin et à l’efficacité du service, l’ancien bâtiment situé rue des Écuries-des-Gardes voit les sapeurs-pompiers déménager au boulevard des Boutardes (actuel boulevard Azémia) en 1979. Son emplacement, aux abords des axes périphériques de la ville, est idéal pour la rapidité des interventions et le gain d’espace permet de stocker le matériel demandé par les interventions qui se diversifient.

Source : Le Sapeur-Pompier de l’Eure, n°225.


En mission aux archives du ministère des Finances

L’insurrection gronde à Paris en cette dernière semaine de mai 1871. Alors que la municipalité révolutionnaire s’est emparée du gouvernement de la capitale, Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif, s’est retiré à Versailles. En parallèle, certains sapeurs-pompiers se révoltent : ils font flamber les finances et incendient le quartier de la Bourse. Pour cela, ils utilisent leurs lances afin d’arroser les foyers de liquide inflammable (huile minérale, pétrole).

À la rescousse de précieux documents

Pour sauver Paris, le préfet de l’Eure, tout comme certains de ses collègues, décide d’affréter des trains chargés d’emmener des sapeurs-pompiers droits dans leurs bottes. Conduits par le lieutenant Desdouis, 43 sapeurs-pompiers de Vernon et de Saint-Marcel arrivent à Paris avec leurs quatre pompes le mercredi 24 mai au soir. Si le Palais des Tuileries a déjà été ravagé par le feu, il est encore temps d’agir au ministère des Finances. Un chef de division du ministère supplie les sapeurs-pompiers de sauver des dossiers importants. Sans hésiter et au péril de leur vie, les soldats du feu mettent en sécurité les documents. Trois hommes, Messieurs Delabrosse, Ménage et Bosse se retrouvent encerclés par les flammes. Légèrement blessés, ils s’en tireront in extremis. D’autres, comme Messieurs Gaisneau, Dumontier, Devos et Devignevielle se montrèrent également très courageux. Le dimanche 30 mai, la ville fête ses héros de retour à Vernon… et le départ des dernières troupes d’occupation allemandes, qui date de l’après-midi même ! Des médailles d’honneur furent décernées au lieutenant Desdouis, au sous-lieutenant Deshayes, à l’adjudant Bosquet et aux sapeurs Gaisneau, Ménage et Bossu.

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