Passé : Les castors vernonnais : Vers l’accession à la propriété

Publié le1 décembre 2016 » 2092 Views»

C’est en 1953 que débute l’aventure des Castors vernonnais. Dans un contexte du logement en pleine crise, les Castors s’unissent. La mise en commun des ressources financières et des savoir-faire leur permettent alors d’acheter un terrain voie Bichelin et de construire leur maison.

Les 11 familles des Castors vernonnais ont reçu cette plaque émaillée destinée à être apposée sur les façades des différentes maisons. Mais peu de plaques ont été posées.

Les 11 familles des Castors vernonnais ont reçu cette plaque émaillée destinée à être apposée sur les façades des différentes maisons. Mais peu de plaques ont été posées.

L’histoire des Castors vernonnais commence en début d’année 1953, lorsque 11 familles qui comptent pas moins de 38 enfants, se regroupent pour acheter un terrain voie Bichelin (quartier de Gamilly) à l’initiative d’Anatole Dammene, contremaître à Sauval. Le 25 novembre, elles reçoivent le feu vert de la mairie. Les charges de construction étant relativement lourdes, la municipalité prend à son compte les frais de viabilité du lotissement sous réserve de cession gratuite à la ville du terrain.

Une construction à l’unisson

C’est ainsi que maçons, électriciens, menuisiers, charpentiers… des 11 familles construisent à l’unisson les cinq maisons jumelées et la mai- son simple. Parmi ces familles, celle d’Yvette Héquet. C’est avec son mari, Robert, charpentier à Sauval, et leurs deux enfants, qu’elle emménage en 1954 rue Saint-Maux (aujourd’hui rue Gabriel-Rogier). Ils sont alors les plus jeunes Castors vernonnais. « La plu- part des Castors travaillent au sein des entreprises Sauval et Lonctuit », se rémémore Yvette Héquet, 87 ans, qui habite toujours dans cette même demeure. « Ils ont construit les pavillons en dehors de leur temps de travail. C’était éprouvant. Mon mari a construit toutes les charpentes des maisons. Tout était fait à la main. »

Un an suffit pour voir les murs s’ériger. Mais quand Yvette pose ses valises, tout n’est pas pour autant terminé. « Le dimanche, on s’entraidait et on cassait la croûte tous ensemble. Ce sont de bons souvenirs. On a même fait du cidre ensemble par la suite. » Chacune des familles bénéficie d’une surprime municipale à la construction de 150 francs par m2 habitable (avec un maximum de 110 m2). Prime versée sur vingt ans par l’intermédiaire du Crédit Foncier de France. En novembre 1955, les propriétaires obtiennent leur certificat de conformité. Nouvellement créée pour desservir les lotissements, la rue est baptisée « rue des Castors » par délibération du conseil municipal du 28 octobre 1958.

Un mouvement national

Ce mouvement d’auto-construction coopérative naît après la seconde guerre mondiale. Il se développe à l’échelle nationale lors de la Reconstruction et s’inscrit dans le contexte de la crise du logement.

En 1950, il s’organise au sein de l’Union Nationale des Castors dont les statuts sont approuvés un an plus tard. L’idéal visé est avant tout d’être propriétaire d’un pavillon. Pour y parvenir, les castors mettent alors en commun ressources financières et techniques.

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