Le mois prochain, Huguette Dubromel fera don de l’un de ses deux reins à une amie en attente de greffe. Un choix naturel pour cette femme empreinte de solidarité.
Quelle réflexion personnelle vous a menée à cette décision ?
Une amie d’enfance était atteinte de diabète. Elle allait de plus en plus mal alors je lui ai dit d’aller à l’hôpital. Après des analyses, les médecins lui ont appris que ses deux reins étaient fichus. Elle devrait donc vivre avec une dialyse de 4h tous les deux jours. J’ai immédiatement pris ma décision pour l’aider. Cela résonne avec mon histoire personnelle. En 2020, j’ai perdu mon fils unique, Cyril, qui a souffert toute sa vie d’un diabète de type 1. Il avait 48 ans, était sportif et avait deux filles. Tous ses organes ont lâché un par un. Il aurait pu guérir s’il avait eu une transplantation de pancréas. Malheureusement, à l’époque ça ne se faisait pas en France. C’est aussi une façon de lui rendre hommage.
De quelle façon la procédure de don se déroule-t-elle ?
C’est à la fois simple et très encadré. J’ai débuté le processus il y a huit mois et je serai opérée début juin. Je suis suivie à l’hôpital à Rouen où 1400 greffes de reins sont réalisées par an avec 99% de réussite. Avant tout, il est obligatoire de passer devant des psychologues et des avocats. L’hôpital s’occupe de la partie d’administrative. Il y a ensuite une batterie de tests à réaliser. L’opération en elle-même dure 2h30. On peut ensuite reprendre sa vie normale en ne forçant pas trop.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur le don d’organes ?
Selon la loi nous sommes tous donneurs post-mortem sauf si l’on a précisé le contraire. Pour le don vivant, c’est quelque chose que j’aborde sans appréhension et avec confiance. J’invite tous ceux qui ont un proche en attente de greffe à faire de même. C’est un beau don de soi.