Rencontre littéraire : Ariane Chemin enquête de Montreux à Vernon

Publié le17 octobre 2023 » 290 Views»

 

Culture Ariane Chemin Enquête Ne Réveille pas les Enfants Rencontre La Compagnie des Livres 4 Novembre

La célèbre reporter du Monde viendra présenter son dernier ouvrage, « Ne Réveille pas les Enfants », à la Compagnie des Livres le 4 novembre à 17h30.

Une maison abandonnée à Vernon. Une famille qui se défenestre à Montreux. Un écrivain assassiné par l’OAS dans une Algérie encore française pour quelques jours. A priori, rien ne semble lier ces éléments. Pourtant, ils forment une pelote qu’Ariane Chemin entreprend de démêler dans Ne Réveille pas les Enfants (Editions du Sous-Sol). Tout part d’un drame. Le 24 mars 2022, un père, sa femme, sa belle-soeur et ses deux enfants sautent du septième étage de leur immeuble face au lac Léman. Suicide collectif conclut la police suisse tandis que la presse évoque une dérive complotiste au sein de cette famille française. Le mystère demeure. « Ce qui m’a interpellée, c’est l’identité de l’épouse et de sa soeur jumelle », raconte Ariane Chemin, « ce sont les petites-filles de Mouloud Feraoun, célèbre auteur algérien ». La journaliste, à qui l’on doit un livre sur Milan Kundera, s’intéresse aux écrivains. Elle se lance alors à la recherche des racines du drame. Or, la famille David-Feraoun semble avoir effacé ses traces. « J’ai appris qu’ils avaient vécu à Vernon pendant quatre ans, ça a été un tournant dans mon enquête. » Epaulée par Alexandre Révérend, la reporter retrouve la trace de Nasrine Feraoun, l’épouse. Celle-ci a exercé en tant que dentiste et n’a pas laissé que des bons souvenirs à Vernon. « Petit à petit, j’ai découvert une personnalité paranoïaque qui semblait avoir l’ascendant sur ses proches. » Au sein du récit, son histoire s’entremêle à celle du grand-père, Mouloud Feraoun. « L’auteur était traqué par les partisans de l’Algérie française qui l’assassinent lors du massacre de Château-Royal en 1962, un épisode un peu occulté. » Ses descendants se suicident soixante ans, presque jour pour jour, après ce meurtre. Comme si la terreur s’était transmise à travers les générations. « Plane sur nous une indéfinissable malédiction, c’est peut-être cela la peur, la peur panique, sans objet précis, sans fondement », prophétisait alors Mouloud Feraoun dans son journal.

 

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