Tribune de Vernon Direct – N°212
À l’issue de la COP 30 à Belém (Brésil), dix ans après les accords de Paris, les ambitions sont claires : la trajectoire de décarbonation reste la bonne, mais le rythme apparaît dramatiquement insuffisant. Le “Belém Package” marque un consensus, certes politiquement utile, mais pas une rupture : les engagements sur les combustibles fossiles restent trop lents, alors que l’urgence climatique s’intensifie.
Ici, à Vernon, les alertes du GIEC normand sont concrètes. Ses experts ont projeté des évolutions climatiques locales fortes à l’horizon 2100 : température estivale jusqu’à +2 °C, évapotranspiration potentielle de + 20 % dans le scénario le plus pessimiste, avec des épisodes très secs (les journées “très desséchantes” pourraient passer de 8 à 30 jours par an).
https://www.normandie.fr/giec-normand
Face à ces projections, notre action locale doit être à la hauteur : il ne suffit pas d’agir au sommet, il faut transformer Vernon dès aujourd’hui. Or, au rythme actuel, il faudrait cinq siècles pour la rénovation énergétique totale du parc immobilier, à raison de quelques dizaines d’aides locales distribuées chaque année.
https://www.anah.gouv.fr/document/chiffres-cles-2024
Il est urgent de changer d’échelle : ouvrir une agence de l’ANAH à Vernon, renforcer les dispositifs, former plus d’artisans spécialisés…
Le combat climatique, ici, c’est d’abord une affaire de territoire.
Pierre-Yves Jourdain
Alice Ormières
vernonecocitoyenne@gmail.com
