Tribune de Vernon Direct – N°210
En France, seulement environ 6 % des femmes victimes de violences sexuelles déposent plainte. La raison principale réside dans le manque de confiance que nos concitoyennes ont dans les institutions et de la persistance de la non prise en compte de leur parole.
Or un exemple récent vient écorner un peu plus cette confiance : un policier municipal condamné pour outrage sexiste et sexuel a été réintégré malgré l’évidente atteinte grave portée à l’image de la profession par sa condamnation.
Cela nous interpelle d’autant plus qu’en parallèle, un adjoint au maire conserve sa délégation, malgré sa mise en examen pour « viol par conjoint » (il demeure présumé innocent à ce stade). Et ce alors que de plus en plus d’institutions font le choix d’une mise en retrait en pareil cas.
La justice doit suivre son cours mais ces décisions envoient un signal à toutes les victimes : le personnel politique n’applique aucun principe de précaution.
Redonner confiance en nos institutions, c’est vivre sans craindre que celles-ci soient les relais d’un statu quo. L’exemplarité ne se décrète pas : elle se manifeste par la suspension volontaire des responsabilités pour les délégations publiques et par une exigence accrue envers les représentants de l’ordre.
Pierre-Yves Jourdain
Alice Ormières
vernonecocitoyenne@gmail.com
